La fine dentelure trace la frontière d'un champ de forces qui vient expirer là. Elle rappelle l'ourlet de nacre et de varech, de coquilles broyées et d'algues errantes qui trahit le long des plages l'avancée la plus profonde de la marée, là où s'envolent au moindre souffle et s'éparpillent avant de se dissiper, des essaims... Lire la Suite →
Brume mentale
Le bleu des lointains dans les mots aussi, comme le sens rêvé dans la chose dite. » Yves Bonnefoy, Remarques sur l’horizon (in L’heure présente)
Couleurs secrètes
Du plus pâle au tranchant du plus sombre sans s’interrompre entre sang et pensée entre feuille pinceau étendue corps de liquide musique à jamais – Lorand Gaspar- Patmos et autres poèmes
Horizons
Ligne de là-bas et ligne de par ici, chacune à jeter l'écume de l'inconscient sous nos pas : phare qui étincelle de glisser à la crête de cette vague qui se gonfle comme une nuit, puis s'écroule puis à nouveau se soulève. Remarques sur l'horizon, in L'heure présente, Yves Bonnefoy, Poésie/Gallimard
Crépuscule
In s'oru e su mare/canta 'su rissignolu / Cum boghe dolentia / No mende podia ilthare /In sa campagna solu / Ca a tié non bidia ("Dans l'or de la mer/ chante le rossignol/ d'une voix douloureuse/ Je ne pouvais rester/ seul dans la campagne/sans te voir. (Mutos de la région de Nuoro attribué au... Lire la Suite →
Arbre
Découpé dans la blancheur du ciel, l'arbre frissonne. Sous la voûte céleste, tu as rejoint la flambée du soir entre tes doigts écartés, tendus dans le crépuscule. À contre-jour, dans l'étau des secondes, l'arbre est devant toi, antre obscur traversé d'ombres claires. Tout flotte autour, le feuillage maintenant bleui par la fin du jour, le... Lire la Suite →
"...Puis un autre nuage fut attrapé par la lumière et un autre et encore un autre, si bien que les vagues au-dessous étaient criblées de flèches de feu empennées qui parcouraient de leurs dards erratiques l'azur frémissant."Les vagues - Virginia Woolf
A chacun son ciel
« Chacun a son propre ciel. Il ne faut jamais s'installer dans le ciel d'un autre car on s'y sentira toujours comme un étranger. Par contre les cieux des autres peuvent nous inspirer à créer et élargir notre propre ciel » Anna-Eva Bergman, carnet de 1950
A marée haute
La route chante Quand je m'en vais Je fais trois pas La route se tait La route est noire À perte de vue Je fais trois pas La route n'est plus Sur la marée haute Je suis montée La tête est pleine Mais le coeur n'a Pas assez Mains de dentelle Figure de bois Le... Lire la Suite →
une douceur étrange jusqu’aux rives du temps.
Et la houle reprend sa douce musique au créneau des vagues remuée en leur sein l’accompagne -nue dans ses tremblements, une douceur étrange jusqu’aux rives du temps. Ils avanceront pieds nus sur ces terres promises bras levés cœurs ensemencés droit devant fiers toujours et sans peur. (in Exil et Trace, à paraître) "Sur chaque vague,... Lire la Suite →
Falaise
Dans ce grand temple déserté par les dieux, toutes mes idoles ont des pieds d'argile. Noces- Camus
Ecume
voix, de par le vert du plan de l'eau écorché. Quand plonge le martin-pêcheur, la seconde vibre. Ce qui vers toi a levé sur l'une et l'autre berge, d'une foulée se fauche en une image différente. Paul Celan
Se laisser bercer
Les rafles d'or sur le ravin des vagues Quand les feuillets de la mer se replient page par page ... Flot berceur, Pierre Reverdy
DERIVER
Ne rien faire, ne rien déranger. Dériver. Assise sur un rocher, je laisse le froid visiter l’épaisseur de mes jupes. Me traversent le crissement et les bruits, l’odeur de la terre. Suspension. Pointe aiguë. L’envie de crier. Soudaineté de la perfection. Leçon de choses (Christiane Singer, Les âges de la vie)
Fraîcheurs
Je n’attendais plus rien quand tout est revenu, la fraîcheur des réponses, les anges du cortège, les ombres du passé, les ponts de l’avenir, surtout la joie de voir se tendre la distance. J’aurais toujours voulu aller plus loin, plus haut et plus profond et me défaire du filet qui m’emprisonnait dans ses mailles. Mais... Lire la Suite →
Dans la tourmente
"Patience, patience Patience dans l'azur Chaque atome de silence Est la chance d'un fruit mûr" Paul Valéry
Vents salés
« … Plus loin ! Plus loin ! Sur les versants de crépon vert, Plus bas, plus bas, et face à l'Ouest ! Dans tout cet épanchement du sol, Par grandes chutes et paliers – vers d'autres pentes, plus propices, et d'autres rives, charitables... [...] Ici la grève et la suture. Et au-delà le reniement... La Mer en Ouest,... Lire la Suite →
Partir
"C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde, De très grands vents en liesse par le monde, Qui n'avaient d'aire ni de gîte, Qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille, En l'an de paille sur leur erre... Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de... Lire la Suite →
l’eau, les nuages, le silence et la nuit…
« ...Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j’aime et ce qui m’aime : l’eau, les nuages, le silence et la nuit ; la mer immense et verte ; l’eau uniforme et multiforme ; le lieu où tu ne seras pas ; l’amant que tu ne connaîtras pas ; les fleurs monstrueuses... Lire la Suite →
Là où le ciel se retire
dans ce vide de silence habité de lumière avec lenteur travailler l'oeil ne voit rien il écoute (Peindre le ciel, en cours d'écriture) -pastel tendres- "L'énergie visuelle est très précieuse. Si je m'arrête au bon moment, elle se renouvelle vite.Mais en trichant, je deviens avide de dessins et gaspille toutes mes forces" A. Hollan