Je gravissais un sentier de montagne en me disant : à user de son intelligence, on ne risque guère d’arrondir les angles. A naviguer sur les eaux de la sensibilité, on s’expose à se laisser emporter. A imposer sa volonté, on finit par se sentir à l’étroit. Bref, il n’est pas commode de vivre sur la terre des hommes.
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Mon impression ne vient pas de l’extérieur et, si elle venait de l’extérieur, comme ce n’est pas un objet défini qui se trouve dans mon champ de vision, je ne pourrais pas l’indiquer clairement aux gens en levant le doigt et en annonçant : « Voici ma source » .Il s’agit simplement d’un état d’esprit. Comment exprimer dans un tableau cet état d’esprit? Ou plutôt le problème est de savoir par quel moyen concret je peux donner corps à cet état d’esprit afin que les gens puissent le comprendre…
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Quant aux peintres occidentaux, la majorité d’entre eux parcourent des yeux le monde concret sans se laisser fasciner par le raffinement spirituel, et je ne sais pas s’il y en a qui sachent transmettre de façon immatérielle cette impression éthérée.
Oreiller d’herbes, Soseki
Acrylique et encre sur toile, 30×4 et détails



Soseki pose — si c’est lui l’auteur des mots que tu publie, Marie — d’admirable façon le dilemme de l’artiste.
Et tes acryliques et encres en offre une magnifique « vision ».
Merci! ✨❣️
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