Acrylique, 21 x29,7
« A la plus légère fissure, à la première percée, fût-elle plus mince que cheveu, elle fuse et se volatilise en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Seule une pression extraordinaire la maintenait liquide. La moindre issue lui suffit pour disparaître sur-le-champ, évaporée en un éclair après la plus longue réclusion.
…
Dans le quartz, l’eau est à l’ordinaire répartie en plusieurs cellules qu’elle occupe presque entièrement. Dans la calédoine, elle est ramassée en une seule poche ; l’espace au-dessus d’elle est si haut et si vaste qu’on dirait le ciel recouvrant quelque étang ensorcelé. Les remous du liquide ajoutent en filigrane ce lac sonore et indistinct, rapetissé jusqu’à tenir à l’intérieur d’une pierre, dans le mystère d’un paysage spectral, brumeux, pourtant réel et plus lourd que les paysages évasifs que l’imagination, au premier appel, se hâte de projeter dans les dessins des agates. »
L’eau dans la pierre, Roger Caillois, in Pierres , Poésie/Gallimard
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