La fine dentelure trace la frontière d’un champ de forces qui vient expirer là. Elle rappelle l’ourlet de nacre et de varech, de coquilles broyées et d’algues errantes qui trahit le long des plages l’avancée la plus profonde de la marée, là où s’envolent au moindre souffle et s’éparpillent avant de se dissiper, des essaims évasifs de flocons irisés. En deça c’est le sable et le rivage que d’ordinaire la vague n’atteint pas. Au-delà, c’est le domaine de la mer et, ici, c’est aussitôt l’éclat du cristal, une broussaille diaphane de prismes désordonnés, où émerge l’archipel des taches sombres avec leurs cernes successifs, envahissantes comme alluvions de delta.
Soleils inscrits in Pierres, Roger Caillois, Poésie/Gallimard
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