Géopoésie Martin Wable Prix de la Vocation Cheyne Editeur, 2015

Géopoésie Wable

« J’habite dans la pierre. Je m’y suis logé… » Trois Géopoésie composent ce recueil éponyme, pour dire la place qu’on occupe dans le monde, les lieux qu’on habite, qu’on déplace, les paysages qu’on collecte. Des bribes de discours, fragments de carnets intimes traversent les trois ensembles.

« Le limon se bouscule entre les rives du Louts. Dans la blancheur du jour, il circule. Des reflets jade se tordent en lui. Je l’ai remonté à contre-courant et ce fut comme une épreuve. Cette rivière est autant une route et indéfinissables sont les frontières qui la lient à son alterum aliquid. C’est une rivière qui existe dans l’autre monde. »

C’est une route qui part de Hagetmau, passe par les Alpes, va jusqu’à l’Espagne, monte et redescend, traverse les lacs, les montagnes, les rivières et les forêts, qui rencontre des livres et leurs auteurs et qu’on promène avec soi en lecteur avide.

C’est une Géopoésie du souvenir, où arrivent pêle-mêle, les proches, les amis, les lieux traversés. C’est alors à une « journée cosmoréaliste » que l’on assiste, « cosmoréaliste », du terme qui fonde le mouvement créé par Martin Wable et Pierre Saunier pour leur revue Journal de mes paysages où se lisent et se lient l’émotion, la mémoire et le rêve éveillé.

« Je suis dans le courant frénétique de la plus lointaine source … Tout est à reconstruire dans chaque lieu ».

Une géocritique vient alors en écho à la Géopoésie 3, celle de la mémoire ou plutôt de son absence, d’une tentative de la recomposer.

« La géocritique doit parler du paysage de la littérature et de ses peuples, ses oiseaux, ses fleuves… Sinon elle est une machine abstraite qui concerne la renommée de ses professeurs… »

Convoquer Hugo et Perec, (on pense au Voyage d’hiver) après Rûmi ou Mahmoud Darwich, rêver d’écrire une poésie « qui parle de graviers au soleil », pour tenter de reconstruire une mémoire parcellaire, faite de cristaux, d’instantanés fugaces, où l’intertextualité fonde l’héritage du poète.

Tout comme Kenneth White avec sa Géopoétique, Martin Wable inscrit la Géopoésie dans le mouvement de l’être au monde, dans sa relation aux lieux traversés, paysages, s’y ajoutent toutes mémoires, intime et biographique.

Marie-Josée DESVIGNES

le 17/04/16

Martin Wable est né en 1992 à Boulogne-sur-Mer et vit actuellement dans Les Landes.

A publié

La pinède, 2012, Snobble, et Le Livre de Wod (2015) aux Ed Maelström,

Prismes aux Ed de la Crypte

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