Les lavis bleus de l’aube se diluent doucement.
Posé sur son buvard de brume
Chaque arbre est un dessin d’herbier –
Mémoire accroissant cercle à cercle
Une série d’alliances.
Purs de clabaudage et d’avortements,
Plus vrais que des femmes,
Ils sont de semaison si simple !
Frôlant les souffles déliés
Mais plongeant profond dans l’histoire –
Et longés d’ailes, ouverts à l’au-delà.
En cela pareils à Léda.
Ô mère des feuillages, mère de la douceur
Qui sont ces vierges de pitié ?
Des ombres de ramiers usant leur berceuse inutile.
Winter Trees
The wet dawn inks are doing their bleu dissolve.
On their blotter of fog the trees
Seem a botanical drawing –
Memories growing, ring on ring,
A series of weddings.
Knowing neither abortions nor bitchery,
Truer than women,
They seed so effortlessly !
Tasting the winds, that are footless,
Waist-deep in history –
Full of wings, otherworldliness.
In this, they are Ledas.
O mother of leaves and sweetness
Woo are these pietas ?
The shadows of ringdoves chanting, but easing nothing.
Arbres d’hiver-Sylvia Plath
Traduction Françoise Morvan, Poésie/Gallimard
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