Poésie onirique qui cherche la lumière. Une plongée dans nos doutes et nos attentes, nos fragilités, nos failles, ombres souterraine, placidité de l’arbre, sa sérénité, sa permanence. Le hêtre, prétexte au poème, seule musique possible, une note bleue, par allégeance au jazz, blue note pour dire l’entre-deux, qui descend et qui monte entre joie et tristesse, une dualité qui nous compose.
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sans rien dire suivi le hêtre
sur la route
il était toujours bleu ses racines son tronc ses branches sa grotte obscure transpercée de lumière
Sans rien dire sans rien attendre
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et quand l’ombre était rose, c’était moi qui tenait la main du soir…
Je distingue deux roses assoupies
au plus près de l’oubli
à moitié du parcours
parcelles de bonheur volées au temps
éternelles vérités jaillies du couteau
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D’abord étonné, le corps tendu et le regard comme un enfant
là, dans le déchirement des brumes
les yeux levés au ciel
pas vu l’ange bleu qui courait dans le noir.
Il est précieux ce temps où l’arbre était
une tache brune d’où la nuit voulait naître,
l’arbre n’attend pas,
il est tout simplement.
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Là, restée longtemps, dans le crépuscule de l’arbre
sa face triangulaire.
A regarder la mer, lentement
à reconstruire des châteaux dans le sable.
Sur la vitre, le ruissellement bleu lumineux
et l’ombre de l’arbre, ce hêtre
que j’aurais tant voulu être
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